vendredi 15 septembre 2017

Observations des abeilles au trou de vol

Planche d'envol
Les observations au trou de vol peuvent être très instructives pour l'apiculteur car le comportement des abeilles donnent des indications sur l'état de la colonie. Bien observer et surtout interpréter correctement évitent d'ouvrir inutilement les ruches et de déranger les abeilles. Dans l'article suivant, vous apprendrez ce que l'on peut observer sur la planche de vol.

  Mis à jour le 5 août  2019     

Le trou de vol est l'espace laissé libre au-dessus de la planche d'envol. Cet endroit est souvent négligé par l'apiculteur. Pourtant il peut être riche d'enseignements. C'est par là que passent les abeilles qui entrent et sortent du rucher, c'est par là aussi que la colonie respire, c'est par là que sont évacués les cadavres et autres déchets de la colonie.

Bien observer les abeilles permet de réduire le nombre de visites et ainsi les abeilles sont moins dérangées . C'est incontestablement un plus pour la production de miel et pour le calme du rucher.

Le vol des abeilles


C'est une des premières choses que l'on peut observer. Selon la saison, le nombre d'abeilles qui entrent et sortent sera variable. Il est difficile de quantifier le nombre de mouvements. Il existe cependant des compteurs électroniques qui permettent de mesurer cette intensité. Laissez ces gadgets aux ruchers qui publient leurs statistiques de poids, de température ou de mouvement sur internet.

Le plus simple est de comparer les colonies entre elles. Certaines colonies sont plus actives que d'autres. Lors du premier vol, tôt dans la saison cela ne veut encore rien dire. Parfois une colonie forte, en bonne santé avec des provisions restera bien au chaud tandis que ses voisines, atteintes de nosémose ou manquant de nourriture vont déjà sortir.

Par une belle journée de printemps, l'observation sera plus pertinente. L'intensité du vol est un indicateur de la force de la colonie.

Observez aussi si les abeilles rentrent du pollen. Un colonie qui n'en rentre pas n'a pas de couvain et il est probable qu'elle soit orpheline. Il vaudra mieux la visiter dès que possible et prévoir une réunion si effectivement vous ne trouvez pas de couvain. Je vous conseille aussi la lecture d'une colonie sans reine à la fin de l'hiver.

Plus tard dans la saison, une ruche dont les abeilles sont inactives sur la planche de vol tandis que les colonies voisines rentrent du nectar est probablement prête à essaimer. Il est urgent d'agir pour faire un essaim artificiel.

Les déchets


La majorité de ce qui est évacué de la ruche passe par le trou de vol. Examiner ce qui s'y trouve tôt le matin, vous donnera beaucoup d'indications, même en hiver.

Des déjections jaunes ou brunâtres sur la planche de vol et sur l'avant de la ruche est le signe d'une nosémose. En faible quantité ce n'est pas grave. Du pollen frais résoudra souvent le problème. On peut éventuellement donner du Nectapol si les ressources en pollen sont faibles.

Des traces d'herbes sèches et ou des cadavres d'abeilles à moitié rongés sur la planche de vol en hiver sont souvent le signe de la présence d'une souris dans la colonie. Il vaut mieux intervenir par une journée pas trop froide.

Abeille qui boitDes cadavres d'abeilles avec la langue tirée en hiver est aussi un signe révélateur de famine. Il est urgent de placer un paquet de candi sur le trou de nourrissement du couvre-cadre pour leur permettre de se nourrir. Agissez avant qu'il ne soit trop tard.

Par contre quelques cadavres sur la planche de vol indique que la colonie nettoye ce qui est positif.

En fin de saison, les abeilles chassent les faux-bourdons. C'est le signe que les rentrées de nectar sont réduites. Les faux-bourdons sont chassés parfois violemment hors de la ruche car leur rôle de reproducteur a pris fin et ces consommateurs  désormais inutiles sont bannis de la colonie.


De l'eau sur la planche de vol


Si vous regardez tôt le matin au printemps, vous verrez parfois de l'eau s'écouler de la ruche par la planche de vol. C'est le signe d'une colonie forte qui a récolté du nectar et qui évacue l'humidité qui se condense sur les parois de la ruche et s'écoule par le trou de vol. Une promesse d'excellente récolte. Cette ruche sera probablement une des premières à recevoir une hausse.

Je profite de l'occasion pour rappeler l'importance de la planche de vol. Il s'agit de la piste de décollage et d'atterrissage de nos abeilles. Elle est donc indispensable pour faciliter le retour des abeilles et diminuer la dérive.  Choisissons la large et bien stable.

Les abeilles chassent les faux-bourdons

Il s'agit d'un signe fort que la saison se termine et que la colonie se debarasse des indésirables. 

A la fin de l'été les mâles ne sont plus indispensables pour la fécondation.  Les abeilles les chassent afin de sauvegarder leurs provisions. Cela peut même parfois intervenir plus tôt dans la saison en cas de disette prolongée. 

Sur le tiroir sous la ruche


Le tiroir sous la ruche est aussi un bon indicateur de l'activité dans la ruche.

En hiver, vous y verrez des traces brunes en dessous des ruelles entre les cadres. Il s'agit des résidus d'opercules quand les abeilles consomment le miel. Vous pouvez ainsi connaître le nombre de cadres occupés. Si vous nettoyez le tiroir et repassez par la suite, vous pourrez suivre l'activité et le déplacement de la grappe d'abeilles.

Si les lignes atteignent les parois latérales ou les partitions, Cela signifie que les abeilles entament leurs dernières réserves.  Pensez à donner un  complément de candi.

Quand le temps se radoucit à la sortie de l'hiver, essayez de trouver des écailles de cire sur le tiroir sous la ruche. Une colonie qui reprend son activité a des jeunes abeilles. Il arrive que quand les cirières construisent, elles laissent tomber quelques écailles de cire que vous trouvez sur le plateau de la ruche.

Une planche différente des autres : fin septembre, j'examine les tiroirs sous les ruches pour compter les varroas. Il y en avait très peu: petit rappel, à partir de dix par jour, il est nécessaire de refaire un traitement.  Je remarque cependant que sur une des planches de vol, il n'y a aucune pelote de pollen alors que les autres en sont couvertes. Cela m'intrigue et je décide d'ouvrir cette ruche. A l'intérieur, plein de miel et je trouve la reine qui n'a plus de place pour pondre. A peine dix centimètres carrés de couvain.

Ce blocage de ponte a été provoqué soit par un nourrissement excessif soit par des rentrées de miel de lierre ou de moutarde. J'ai posé une hausse avec une grille à reine pour faire de la place dans le nid à couvain.

Par acquit de conscience, j'ai visité les autres ruches qui, elles, étaient avec du couvain normal. En conclusion, bien regarder les tiroirs sous les ruches donne des indications précieuses.

Le couvre-cadres


Pour savoir si la reine a repris la ponte en janvier, il est utile de retirer le toit de la ruche et de sentir sous l'isolant de toit si le couvre-cadres est chaud. Dès que la ponte reprend vous sentirez à travers le couvre cadres un peu de chaleur, promesse de développement futur de la colonie.

Sur la photo ici à droite, on aperçoit sur le tiroir une larve de fausse-teigne qui a été éjectée par les abeilles. Les traces brunes sont les déchets tombés dans les ruelles entre les cadres.










Si vous voulez en apprendre plus sur les observations au trou de vol et surtout ce qu'elles signifient, je vous recommande l'excellent livre Au Trou de vol que tout apiculteur devrait posséder.

Pour commander maintenant Au Trou de Vol.

Pour lire une critique du livre.


Et vous, comment interprétez-vous les observations au trou de vol?
____________________________________________________________________________
Autres articles :

L'entretien du matériel






Lu pour vous: L'apiculture mois par mois de Jean Riodet






Lu pour vous: J'installe une ruche au jardin 





_________________________________________________________________________

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire