vendredi 9 novembre 2018

Vaut-il mieux un hiver doux ou rigoureux pour les abeilles?

Que vaut-il mieux pour les abeilles, un hiver froid ou un hiver rigoureux ? Pour savoir ce qui convient le mieux, lisez l'article.

Mis à jour le 31 décembre 2019    

Intuitivement, on a envie de répondre un hiver doux. Voyons ce qu'il en est.

Hiver doux 

Lors d'un hiver doux , les abeilles sont plus actives. Elles vont donc consommer plus et le risque de famine sera plus grand si l'apiculteur ne pense pas à vérifier l'état des réserves de la colonie notamment en pesant les ruches en cours d'hiver. Le cas échéant, donnez leur un pain de candi ou un pot de miel.

Pain de candiD'autre part, si la température monte au dessus de huit degrés,  les abeilles vont être tentées de sortir. Elles vont voler à la recherche de pollen et de nectar. En hiver, à part les perce-neige, il y a peu de floraison.  Elles risquent de ne rien trouver et de revenir bredouilles à la ruche. Il s'agit aussi d'une dépense d'énergie inutile.

Si les abeilles durant cette sortie se posent sur une surface mouillée, elles risquent de se refroidir et de ne plus pouvoir retourner à la ruche.

Un hiver doux, surtout au début a aussi une autre conséquence: on constate ces dernières années que le couvain persiste plus longtemps dans la ruche. Il n'est pas rare de trouver encore en novembre voire en décembre jusqu'à trois cadres de couvain.

Cela a plusieurs conséquences : tout d'abord le développement plus tardif de la population de varroa dans la colonie. Ensuite, l'application du dernier traitement à l'acide oxalique aura lieu tard et parfois même en présence de couvain. Or le produit n'est pas efficace sur les varroas dans le couvain. Ce couvain tardif est aussi la cause d'une consommation de nourriture plus importante.

Une dernière conséquence d'un hiver doux est la prolifération des futures reines fondatrices de frelon asiatique. En effet, ces reines passent l'hiver seules dans une anfractuosité ou dans la terre. Un gel de plusieurs jours leur est néfaste et réduit le nombre de fondatrices au printemps.

Donc on voit qu'un hiver trop doux est préjudiciable aux abeilles. Maintenant, deux trois jours plus doux, ne vont pas mettre vos colonies en péril. Ils leur permettront de faire un vol de propreté ce qui n'est pas mauvais en soi.

Hiver rude

Et un hiver rude que faut-il en penser?

Ruche sous la neigeEn général, les apiculteurs sont favorables à  un vrai hiver. Quand il fait froid , les abeilles se mettent en grappe et parviennent à se réchauffer. Les moyens mis en oeuvre par les abeilles pour assurer la thermo-régulation de la colonie sont expliqués dans l'article sur la température dans la ruche.

Si vous avez correctement mis en oeuvre les conseils relatifs à l'isolation, les colonies passeront l'hiver sans problème.

Pour ceux qui ne seraient pas convaincus, rappelez-vous que l'abeille est présente sur terre depuis quatre-vingt millions d'années et a traversé des périodes de glaciation et de réchauffement climatique sans encombres. 

Plus près de nous, pensez aux ruches en montagne ou au Canada. Les apiculteurs prennent d'autres précautions mais les colonies passent des hivers bien plus rudes que les nôtres.

Par contre ce qui est plus dangereux pour les abeilles, c'est de la neige suivi d'une période ensoleillée. Les abeilles attirées par le soleil qui se reflète dans la neige vont sortir de la ruche et se poser sur la neige. Elles seront frigorifiées et ne seront plus capables de rentrer à la ruche.

Pour éviter cela, placez une planche ou une tuile inclinée sur la planche de vol. Ainsi, le soleil ne pénétrera pas dans la ruche et les abeilles éviteront les sorties intempestives.

Et vous, comment protégez-vous vos abeilles avant l'hiver?

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