vendredi 7 avril 2017

Quelles sont les causes des pertes de ruches?

Abeilles mortes sur le plancher de la ruche
Avec la fin de l'hiver, c'est malheureusement souvent le moment de faire le bilan de la perte des ruches. Cette année est particulièrement épouvantable avec des pourcentages de pertes de 60 à 70 % quand ce n'est pas l'intégralité des colonies. Parfois l'un ou l'autre a plus chances ou de savoir-faire et traverse l'hiver sans pertes; mais ils se font de plus en plus rares. mais au fond, quelles sont les causes des pertes hivernales.

Mis à jour le 7 mars 2019     

Essayons dans un premier temps d'examiner les causes pour ensuite chercher des solutions.

Causes des pertes

Pesticides

Beaucoup d'agriculteurs déversent des tonnes de pesticides dans les champs. Ces produits chimiques sont sensés augmenter la productivité des récoltes en détruisant les ravageurs de toutes sortes et en éliminant les "mauvaises herbes".

Cadre videCe sont souvent des neuro-toxiques qui jouent sur le sens de l'orientation des abeilles qui ainsi ne retrouvent plus leur ruche. Il s'agit souvent d'une causse du dépérissement des colonies (CDD Colony Colapse Disorder).

Ces produits restent dans le sol et vont polluer les cultures suivantes. On en retrouve dans les pollens que les abeilles vont ramener à la ruche. Une véritable bombe à retardement. C'est la cause de ces colonies qui sont en forme à la sortie de l'hiver et qui tout d'un coup s'effondre. Le pollen ramené en masse par les butineuse est donné au couvain qui dépérit au printemps au moment où il faudrait des jeunes abeilles pour reprendre le relais des abeilles d'hiver.

Mauvais nourrissement


Un nourrissement insuffisant ou excessif peuvent aussi être la cause de pertes de colonies.

Trop peu nourries, les abeilles ne vont pas pouvoir passer l'hiver et vous allez retrouver des abeilles mortes avec la tête dans les cellule à la recherche du dernier gramme de miel. Elles auront la langue tirée. C'est un signe de famine qui ne trompe pas.

Trop nourrir est aussi à proscrire car dans ce cas, la colonie va connaître un blocage de ponte par manque de place. C'est excessivement préjudiciable en septembre octobre car c'est à cette époque que sont pondues les abeilles d'hiver. Durant le nourrissement d'hiver, mesurez bien la quantité donnée et surveillez qu'il reste toujours de la place à la reine pour assurer sa descendance.

Les cultures hivernales


L'Union Européenne favorise la culture de colza et d'autres plantes à l'automne. Le but poursuivi est de semer des plantes qui piègent l'azote déversé en excès dans le sol et qui sert ainsi d'engrais vert. L'UE verse des primes aux agriculteurs à cet effet. Ce sont ces grands champs de colza qui fleurissent en octobre novembre avant d'être tondus et retournés.

Abeilles mortes sur le plancher de la ruche
Cela a cependant deux effets nocifs pour les abeilles. D'une part, cela fait travailler les abeilles à une époque où elles devraient se reposer. Par ailleurs, si ces champs ont été traités aux pesticides, le pollen est plein de produits toxiques.

Au printemps, quand les premières larves sont nourries avec le pollen contaminé, elles meurent et la ruche ne parvient pas à se développer. C'est l'effondrement de la colonie et suivant sa disparition s'ensuit.

Le varroa


Ce petit acarien est apparu il y a plus de vingt ans et continue de faire des dégâts dans les ruches. Les apiculteurs qui ne traitent pas où pas avec de bons produits laissent cet ennemi de nos abeilles proliférer dans les colonies.

Il est essentiel de traiter et de changer de principe actif chaque année pour éviter l'accoutumance et la résistance du varroa aux produits de traitement.



Que pouvons-nous faire?


Pour les pesticides c'est difficile surtout si votre rucher est situé dans une région de grande production agricole. Signez les pétitions si vous y croyez.

Pour les engrais verts, il est également ardu d'empêcher les abeilles de sortir.

Le nourrissement


En ce qui concerne le nourrissement, il s'agit de votre responsabilité. Je vous invite à relire l'article sur le nourrissement qui indique la marche à suivre.

En résumé, la voici:
  • stimuler la ponte de la reine dès le retrait des hausses
  • peser les ruches avant nourrissement
  • faire un traitement contre le varroa
  • mettre les ruches en configuration d'hiver (de 6 à 8 cadres selon la force de la colonie et une partition isolante)
  • nourrir régulièrement par petites quantités en simulant une miellée
  • vérifier qu'il n'y a pas de blocage de ponte 
  • peser à nouveau pour connaître la quantité de réserves ajoutées

La lutte contre le varroa


Ici aussi, cela dépend des actions de l'apiculteur.

Vous pouvez déjà agir dès le mois de mai avec des mesures bio contre le varroa durant la pleine saison.

Dès le retrait des hausses, il y a lieu de faire un traitement sérieux contre le varroa.

    Cagette à reine
  • Changer de principe actif à chaque saison
  • Retirer les languettes à la fin du traitement pour ne pas créer de résistance au produit chez le varroa
  • Faire un traitement de contrôle trois semaine après le premier coup de gel.
Aujourd'hui simplement traiter en été après le trait des hausses et ensuite faire un traitement de contrôle en décembre n'est plus suffisant. En septembre ou octobre, les apiculteurs constatent souvent une ré-infestation des colonies par le varroa. A ce moment, il est important de faire un deuxième traitement avec un produit différent de celui utilisé en été pour diminuer le nombre de varroas dans la ruche. Ce deuxième traitement ne remplace pas celui de décembre, appelé traitement de contrôle.

Je vous conseille de lire tous les conseils dans l'ouvrage Techniques de Lutte contre le Varroa

Si vous avez d'autres idées, pensez à les partager dans l'espace commentaires.







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