L'essaimage est souvent la hantise de l'apiculteur. Examinons ensemble pourquoi les abeilles essaiment et comment l'empêcher.
Mis à jour le 26/05/2022
Souvent, l'apiculteur peste quand une de ses ruches essaime. L'essaimage est synonyme d'arrêt de production, de travail supplémentaire pour récupérer l'essaim, de recherche de la colonie essaimeuse, de suppression des cellules, d'ennuis avec les voisins ...
Mais l'apiculteur n'est pas le centre de l'apiculture. Regardons cela avec du recul.
L'essaimage, un mode de reproduction
Pour l'abeille, l'essaimage est le seul mode de multiplication. Après essaimage, vous avez deux colonies: la première qui a essaimé avec une reine en ponte mais qui doit trouver un nouveau logement, bâtir des cadres, reconstituer le couvain et faire des provisions en vue de passer l'hiver.
Celle qui est restée dans la ruche possède les réserves, le couvain mais a une reine en devenir qui doit encore aller se faire féconder et reprendre la ponte.
Du point de vue global, après essaimage vous avez une colonie en plus, du moins si tout se passe bien.
Parfois surtout si l'apiculteur n'intervient pas, il y a un essaim secondaire, voire tertiaire. Ce second essaimage est évidemment plus problématique, d'une part car la reine qui l'accompagne n'est pas fécondée et d'autre part car le nombre d'abeilles dans l'essaim est moins important.
L'essaimage, une conséquence du passé
Retournons en arrière de quelques siècles. Bien avant que ne soit inventée et mise au point la ruche à cadre mobile.
A l'époque, les apiculteurs qui travaillaient avec des ruches en paille devaient étouffer les colonies pour accéder et récupérer le miel. Ila avaient donc intérêt à trouver des colonies qui avaient essaimé et qu'ils récupéraient. Sans le savoir, ils ont ainsi privilégié, sélectionné, dirait-on aujourd'hui les abeilles essaimeuses. La chasse aux essaims était importante pour renouveler en permanence le cheptel.
A cette époque, il n'y avait pas encore de varroa, ni de pesticides et on ne parlait pas de diminution de la diversité. Les colonies sauvages pouvaient résister sans traitement et se multiplier allègrement pas essaimage.
On voit directement que ce qui est considéré comme un inconvénient aujourd'hui était une caractéristique bienvenue à une époque où la pratique de l'apiculture était totalement différente de celle d'aujourd'hui.
Et aujourd'hui que faire?
Aujourd'hui nos contraintes productivistes font que l'essaimage est considéré comme une catastrophe. La prévention est devenu un must auquel la plupart des apiculteurs sacrifient. Pour ceux qui ne les connaissent pas, je recommande la lecture de l'article sur
les techniques de prévention de l'essaimage qui va bien au delà de la simple suppression des cellules royales.
Et si malgré tout l'une ou l'autre colonie essaime, profitez du spectacle et rappelez-vous que c'est le mode de reproduction des colonies d'abeilles. Sans l'essaimage, l'abeille aurait disparu depuis longtemps.
Et vous, que pensez-vous de l'essaimage?
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